Best : October 1985 (n°207)

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James Dean dans le miroir ou Elvis dans la baignoire ne suffisaient pas à exorciser l'extrême solitude du jeune italo-californien. Alors il se mit à écrire de belles chansons. Et le monde ravi découvrit Chris Isaak...

Californie, 1985 : profil et identification.
Mobile : recherche du nouveau héros américain.
Entrée : Chris Isaak.
Signalement : Jean 501 délavé par le Pacifique, T Shirt Hanes blanc, visage mince, sourire ivoire éblouissant et lèvres fines, yeux bleus électriques, cheveux châtains coiffés vers l'arrière. Grand, mince, charmeur/rocker, Isaak perpétue la tradition du pionnier.
Archétypes : James Dean/ Elvis.
Rock : Rock Blues zébré Country couleur acier, légèrement décalé, comme les années 80.

Suivre le Hollywood Freeway, sortie Barhem en direction de Burbank, alias Warner city. Chaleur et poussière, le soleil de la San Fernando Valley martèle ma caisse, tandis que les gouttelettes de sueur me font plisser les yeux. Riverside Drive, le long des studios de cinéma, les curieux font la queue pour une parcelle de rêve ou deux. Un peu plus loin, Warner Boulevard conduit à une structure de verre fumé et de bois vernis : Warner et ses frères records. A l'intérieur, lorsqu'on ouvre la porte, une bouffée d'air glacé conditionné, style congélateur, vous frappe en pleine poitrine. A Burbank, le rock and roll garde la tête froide. Plié dans un fauteuil en cuir, Chris Isaak sirote un jus de Pomme 100 % naturel.

 

Poignée de main ferme, sourire, Chris est parfaitement fidèle à son image. Originaire de Stockton, à quelques encablures de la capitale de l'état, Sacramento, notre héros balance à 29 ans son premier album et c'est le choc. " Silvertone ", c'est aussi le nom du groupe d'Isaak via sa première guitare, une Sears à 80 dollars exhumée du fatras d'un pawn shop (prêteur sur gages). Dans les coffee shops du San Francisco Wharf, puis dans les clubs de la Bay Area, Chris fait battre les cœurs un peu plus vite. Celui d'Erik Jacobsen pulse carrément la chamade. Pourtant le vieux loup en a vu d'autres. Producteur de Tim Hardin et de Norman Greenbaum (" Spirit In The Sky "), il n'a pas fondu ainsi depuis des années. Ses efforts conduiront Chris Isaak jusqu'à Burbank, le reste appartient déjà à la légende.

Sur les murs, les éternelles galettes d'or encadrées miroitent sous le soleil, à travers les baies vitrées. Bureau, fauteuils, magazines et papiers épars, plantes vertes, matos hi-fi vidéo, le décor planté est habituel, mais cette fois l'acteur est de tout premier plan. Plus fort que le cow-boy Marlboro au coin du feu, Chris a la passion des histoires et un certain talent pour vous faire gober n'importe quoi.


En arrivant ici, tout à l'heure dans l'avion, j'étais assis à côté d'une fille. Elle avait le profil idéal pour se laisser enfumer, raconte Isaak en ménageant doucement ses effets,  très vite elle m'a posé la question usuelle de " vous faites quoi dans la vie ". Comme je voulais m'amuser un peu, je lui ai baratiné que j'étais un scientifique, un universitaire voué corps et âme à ses recherches sur la manipulation génétique. " Ah vraiment, comme cela doit être excitant " m'a t'elle répondu en me digérant déjà du regard. Et je suis parti dans un délire sur le thème, nous autres les chercheurs, ces héros inconnus de la mythologie moderne. Quel gag ! 
Et les disques d'or de trembler sous le rire percutant de Chris Isaak.
Je ris, mais c'est sérieux, balance Chris en recouvrant son souffle, mes travaux sur la génétique se sont doublés depuis quelques temps d'une étude sur la réflexion de la lumière. Récemment, je me suis livré à quelques échantillonnages dans une chambre de motel avec quelques bocaux vides de peanut butter et un réchaud à gaz. Je sais que ça fait un peu bricolo, mais je n'ai encore aucune subvention gouvernementale, alors je me débrouille. Je reste pourtant très optimiste. A ce propos, je voudrais profiter de cet entretien pour lancer publiquement les bases d'un pool de recherches avec d'autres savants.

Tu vises le prix Nobel ?
Non juste les filles. Hé, si tu veux draguer aujourd'hui, le seul moyen de les faire bander c'est d'exhiber ton étiquette scientifique. Le rock and roll n'est qu'un mythe. 
Dans son T Shirt blanc et son Levi's, Chris ressemble plus au boy next door qu'à une lointaine pop star.
Ça fait partie de mon image straight. Je ne me vois pas trop les fesses moulées dans un pantalon en cuir.

Parle moi un peu de Stockton.
C'est là que vit ma maman, c'est la maison. C'est très plat, ce bled. Il y a un port qui accueille de gros bateaux, mais pas d'océan. Un canal de 150 kilomètres traverse les terres. La population de Stockton est pauvre et blanche, pauvre et mexicaine ou pauvre et noire. On bosse dur pour survivre. Le weekend, on se sabre la tête à la bière et au mauvais whisky. On se bagarre, mais le lundi suivant on se retrouve au boulot et rien n'a changé. Dans ma ville natale, de toutes façons, tout le monde a au moins cinq ans de retard. Dès qu'ils deviennent un peu créatifs, les jeunes s'en vont. Ceux qui restent sont un peu tarés. Comme ils sont aussi réacs, ils n'écoutent que les disques usés par leurs parents. Moi, si j'ai des goûts musicaux pervers, c'est que j'ai toujours acheté mes LP chez des soldeurs. Je payais chaque album un quarter (25 cents = 2,30 F). Pour deux dollars, je repartais chez moi avec une pile de disques et je pouvais ainsi écouter n'importe quoi. C'est ainsi que j'ai découvert Connie Francis, Louis Prima, les Beatles, les Stones, les Kinks et la dance music hawaïenne. Dès qu'une pochette m'inspirait, j'achetais l'album. Dans mon petit appart, il y a des disques qui traînent partout. Je ne suis pas un collectionneur soigneux. Si ça branche une fille de les ranger, elle n'a qu'à venir chez moi.

Le job est bien payé ?
Pas vraiment, mais par contre je chante beaucoup.

Quoi, dans la salle de bains ?
Non partout, dans toutes les pièces. Hé, c'est ma maison, alors je chante quand ça me chante.

Tes chansons ou celles des autres ?
Jamais celles que j'ai déjà enregistrées, mais les autres, toutes celles que je compose, oui. Et aussi " Volare " de Dean Martin, Louis Prima et les trucs des 40's.

Tu aimes les reprises ?
Uniquement sur scène, jamais sur disque. J'adore la musique des autres, mais je ne pourrais pas vivre en ne chantant que cela. Je sais qu'il y a des tonnes d'auteurs fabuleux sur Terre, leurs trucs sont super. Le seul problème c'est qu'ils les ont déjà faits avant moi. Je n'ai aucune envie de repasser derrière eux en étant seulement à moitié aussi bon.

Et sur scène ?
Je fais " I Just Don't Understand " d'Ann Margret, " Diddley Daddy " de Bo Diddley, "Devil Woman " de Marty Robbins, des ballades en général.

La première fois que j'ai écouté ton disque, je n'ai pas trop compris ce qui m'arrivait. Ça sonnait comme beaucoup de choses que j'aimais, mais le feeling était différent. J'avais l'impression d'entendre Elvis lammer avec les B 52's.
J'aime cette comparaison, car c'est vraiment ce que j'essaie de faire. Ma voix me pousse vers les grosses notes car je peux les soutenir assez longtemps. Mes héros, sont tous de grands chanteurs : Sinatra, Martin, Elvis... (et Chris de m'imiter Elvis)

Chris Isaak est amoureux des crooners ?
Des crooners, exactement, les mecs comme Bing Crosby je les AIME. Ecoute le seulement chanter " Sweet Lullaby ". Une voix d'une telle intensité peut te déchirer la tête. Pourtant, lorsque le punk est arrivé, j'aimais assez cela car ils cassaient la baraque. Mais moi j'étais incapable de chanter comme eux. Ils disaient: " T'as pas besoin d'une voix pour chanter ", je suis okay. Mais si tu as une voix, tu ne vas pas la casser exprès ? On ne balance pas sa voix à la poubelle comme une canette de bière vide. Lorsqu'on est musicien, on ne se débarrasse pas de son talent, histoire de l'oublier. Alors j'essaie d'enfiler de belles notes, mais avec l'énergie d'aujourd'hui. Ta comparaison Elvis / New Wave me touche énormément, car c'est exactement le but que j'essaie d'atteindre.

Tu as de l'énergie à revendre, mais aucune trace d'agressivité.
Je peux écrire des trucs agressifs, mais je ne tombe jamais dans les plans sexe usés jusqu'au slip. Les trucs machos comme " Get down, babe / You're so sexy... " me font pisser de rire. Jamais je ne pourrais chanter cela en y croyant. J'ai autant de pulsions sexuelles que n'importe quel individu normalement constitué, mais lorsque j'écris je me sens comme romantique. En tous cas plus qu'un simple vibro masseur.

Pourquoi dis-tu " comme romantique ", pourquoi pas romantique tout court ?
OK, OK : ro-man-ti-que. Je n'ai pas l'habitude de dire en prenant un air inspiré : "Ouais, je suis un romantique". Dans ma ville, si tu touches une guitare, tu es déjà suspect et si tu te prétends artiste, on te prend pour E. T. Là bas on bosse dur. On balance des sacs, on empile des caisses, on sue. Je l'ai fait un certain temps et j'ai craqué. A Stockton, on me dit souvent :
" Alors kid, qu'est ce que tu fais pour croûter en ce moment ?
- Je bosse chez Warner Bros, je chante, je fais des disques.
-Ah super.. et comment tu bouffes ?
- Ben, je fais des disques.
- Ouais mais comment tu bouffes ? Ils n'y comprennent rien. Même si ça me prend tout mon temps, ils me demandent encore quel est mon job. Au bout d'un moment, je finis par fatiguer et je leur réponds :
" Je travaille au port. 
- Ah c'est super. Et t'as un bon hobby aussi. "
Dans toute leur vie, ils n'ont jamais parlé à un musicien. Lorsque tu leur dis que tu en vis, il ne peuvent pas comprendre, ça les dépasse. Et si par miracle ils se rendent compte, ils tombent carrément dans l'excès inverse :
- " Alors tu as fait un disque, howdy, tu dois être riche à millions ? " Normal. Les seuls musicos qu'ils sont capables d'identifier sont riches et célèbres. Dans ce cas je réponds simplement:
- " Eh oui, mec, je suis plus riche que Rockfeller. Bon, allez... faut que je prenne mon bus ! "

Mais tu écris et composes tes chansons. Le premier million est pour bientôt ?
Si je peux continuer à vivre comme aujourd'hui, je ne veux rien de plus. Si aujourd'hui Warner m'offrait un tel deal je l'accepterais. Je suis vraiment heureux, c'est le meilleur job que j'aie jamais eu. Je n'ai pas à trimbaler d'objets lourds, je n'ai pas un crétin derrière sur le dos pour me dire : " Hé Isaak qu'est ce que tu fous. Remue-toi le derche. " Personne ne vient plus me brailler dans les oreilles. Je me lève le matin, j'écris une chanson ou je chante sous la douche en me disant : " yeah... je suis au boulot. " Après un tel effort, je devrais me reposer.

Comment t'es tu retrouvé chez Warner ?
Ils nous ont aimés. Tous les autres nous ont jetés en disant : " fiche le camp Jack "

Tiens, c'est la première fois que tu dis " nous " !
Lorsque je parle de moi chanteur, je dis " Chris Isaak " mais je pense " groupe de gens ". D'abord il y a Jimmy, le guitariste. Il est avec moi depuis le début. On a monté ensemble notre premier groupe. Il sort toujours des sons étranges de sa gratte et je n'y comprends rien, mais il me fait toujours craquer. Les deux premières années de notre amitié, je ne savais même pas où il vivait. Un jour j'ai fini par demander à un de ses potes : " tu sais où il habite ? ". A chaque concert, je lui proposais de passer le prendre et il me répondait : " Non, ça va, On se donne rendez-vous ailleurs ". Et lorsqu'on rentrait, c'était : " Tu peux me déposer ici, c'est super ". Je n'ai jamais vu son appart ! C'est un type très secret. Tu le connais depuis quatre ans, tu as sauvé sa vie deux ou trois fois, alors il commencera à te parler pour te dire : " Beau temps aujourd'hui ". S'il devait mourir demain, je ne sais pas trop ce que je dirais à ses funérailles. " Jimmy était très propre ". 

En tous cas, il est responsable de la plupart des solos de l'album. Moi heureusement je ne joue lead que sur Tears et ça sonne comme si je tapais sur une bassine. Cela dit, j'aime le côté lead de la guitare, mais ça ne me tente pas car j'ai un super guitariste soliste. Jimmy est exactement comme ces tueurs de séries B. Dès qu'il arrive dans une ville, ses premiers soins sont pour son arme. On voit toujours le type la démonter, la nettoyer, la charger. Jimmy est pareil avec sa guitare, Lorsqu'il arrive à New York, il se dépêche de la sortir. Il la soupèse, la nettoie, il change les cordes et il l'accorde. Jimmy est un guitariste-tueur.

A propos de flingue, j'ai du mal à t'imaginer avec une arme.
Yeah, pourtant chez moi j'en ai une pièce pleine et il y a moins de douze heures, j'avais encore un feu entre les mains. C'était chez ma mère. J'avais entendu le chien aboyer..

Si tu as une arme, je présume que c'est pour l'utiliser ?
A 13 ans j'avais déjà mon arme. On allait tirer les canards ou les daims. Mais je ne chasse plus. Dans mon appart, à San Francisco, je n'ai pas d'arme. D'ailleurs, je ne me balade jamais avec un flingue, les crans d'arrêt c'est bien plus efficace ha ha ha ha...

C'est rassurant de discuter avec quelqu'un comme toi.
A ce stade de la conversation, je peux te faire un aveu : la musique n'est que mon second centre d'intérêt. Le premier c'est le " bologni ".

Le quoi ?
Le " bologni ", la tchatche. D'ailleurs si je n'étais pas musicien je serais criminel. J'y songeais tout à l'heure en me demandant quel autre job j'étais capable d'assurer, J'ai immédiatement pensé " criminel ". Tu voyages sans cesse. On se méfie de toi ou on te déteste. Exactement comme les musiciens. Si tu dis aux parents d'une fille : " - Salut, je suis Chris Isaak et je sors avec votre petite.
-Ouais, mais tu fais quoi fils ? 
-Je suis musicien.
-Fiche le camp ou je lâche le chien, mec ! "
Un criminel déclenche la même hostilité, pas vrai ? Non, honnêtement, je ne crois pas que ce mode de vie me conviendrait. Je suis le dernier rejeton d'une longue hérédité de braves types... et de criminels. Mon côté maternel italien est vraiment cool, mais le côté paternel est plus délinquant.

Que fait ton père ?
- Je crois bien qu'il est en taule depuis quelques mois. Mon père dévie souvent du droit chemin. Il pense que le monde devrait tourner d'une toute autre manière. Au fil des années, il a vu tant de gens tricher qu'il s'est figuré qu'il n'y avait pas de règles. Alors il s'est dit que si les autres pouvaient s'en tirer par des arnaques, pourquoi pas lui. Dans le fond c'est un brave homme. Je ne le vois pas souvent, même s'il est encore marié avec ma mère. Drôle de personnage, mon père.

Tes textes te ressemblent : comme toi ils mêlent une assurance extrême à une certaine timidité.
Mes textes sont en général très simples. Ils reflètent mon état d'âme le plus courant, la solitude. J'écris en général tout au bout de la nuit ou sous la douche en me frappant les jambes pour rythmer la mélodie. C'est ainsi que j'ai trouvé " Dancin'". inondant l'appart, j'ai foncé vers mon walkman enregistreur car je me suis dit que c'était une superbe mélodie et qu'il ne fallait surtout pas que je l'oublie. Je n'écris bien que lorsque je suis calme. Et surtout, je n'ai personne à qui raconter toutes ces choses qui me traversent la tête. Quand je fais une chanson c'est comme si je parlais à quelqu'un tout en étant seul. Je suis très solitaire. Si tu l'étais autant que moi, peut être écrirais-tu plus de chansons.

Dans " Western Stars " tu chantes la solitude, mais il n'y a pas d'amertume chez toi.
La nuit dernière, je roulais dans les rues désertes de Stockton. J'étais dans la grosse Buick de ma mère. Deux heures du mat' : j'écoutais Elvis sur le vieux lecteur de cartouches 8 pistes. Je marmonnais sur la voix du King. Et j'ai compris tout le vide de ma vie. Sur la planète Isaak il n'y a pas grand monde. Pas d'amour passion ou de grande amitié, il n'y a que le travail. A ce stade de mon existence, j'ai beaucoup d'espace dans mes émotions. Beaucoup de place à combler. Dans le fond, ça ne me gênerait pas d'être aussi heureux que les gens qui s'embrassent à la télé.

Si tu étais tout le temps heureux, tu te ferais chier.
Oui, mais je veux essayer rien qu'un moment. Je suis un rebelle et un solitaire. Ça ne me gênerait pas d'être un bon mari, mais je sais au fond de moi que j'en suis tout à fait incapable. Si ma femme tombait malade, je ne pourrais même pas payer pour la faire soigner, alors l'enterrement... Et puis je ne suis pas toujours très drôle et si j'aime vraiment une femme, je n'ai pas envie d'être dur avec elle. Or je suis incapable d'être bon 24 heures sur 24. Peut être que lorsque je serai vieux ça se tassera. Je suis un " Blue Ranger ", un cow-boy qui traîne son blues comme cette vieille chanson texane:
" I'm a blue Ranger / And my life's in danger  / Won't you ride a while / And share your smile with me "


J'ai même rencontré un héros triste. Je ne pourrai plus jamais écouter Chris Isaak de la même oreille car chacune de ses chansons reflète les vagues de spleen qui caressent son âme. C'est pourtant cet état quasi-permanent de solitude extrême qui fait de " Silvertone " une beauté fatale.
Chris Isaak c'est Lucky Luke chantant " I'm a poor lonesome cow-boy far away from home ". Notre Blue Ranger chevauche vers l'horizon, tandis que les lettres T-H-E E-ND s'affichent sur l'écran en cinémascope.
Mais le rocker reviendra...
Isaak comme Elvis, Fogerty ou Springsteen, peut compter sur un futur en or. A 29 ans, il touche à peine l'Eldorado. Just wait and see…

Gérard BAR-DAVID

Photo : Ric Lopez

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